"REGARDE QUI SE DOPE"
Un article de "Nature" (10 avril) feint de s'étonner des résultats d'une enquête menée en ligne auprès de ses lecteurs (1.400 personnes de 60 pays y ont répondu).
20% des checheurs avouent utiliser des dopants cérébraux, notamment pour améliorer leur concentration, et, parmi eux, 60% le font chaque jour ou au moins une fois par semaine.
Interrogés plus spécifiquement sur 3 produits, 62% des "dopés" recourent au Méthylphénidate (Ritaline, prescrit pour le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité chez l'enfant de plus de 6 ans), 44% au Modafinil (indiqué pour la narcolepsie et l'hypersomnie) et 15% des bêtabloquants.
Les scientifiques s'approvisionnent sur Internet dans un tiers des cas, sinon dans les pharmacies ou sur prescription, sans que l'on sache s'il s'agit d'ordonnances les concernant directement.
Même à ceux qui ne recourent pas à cette forme de dopage, il paraît souvent justifiable : 80% des répondants à l'enquête pensent que des adultes en bonne santé doivent pouvoir prendre des produits s'ils le souhaitent, et 69% seraient prêts à risquer de légers effets secondaires en y recourant eux-mêmes. Mais, bien sûr, disent-ils à 86%, il faut interdire de tels produits aux moins de 16 ans.
"Nature" cite des justifications "inquiétantes" de checheurs. Ne résistons pas à rapporter celle-ci, venue des Etats-Unis : "En tant que profesionnel, il est de mon devoir d'utiliser mes capacités pour le plus grand bénéfice de l'humanité. Si les stimulants peuvent y contribuer, il est de mon devoir d'en utiliser."
(Le Quotidien du Médecin n°8357, l'histoire du jour)
Demain, je cours un 12 km, finalement, j'vais peut-être me prendre une p'tite dose....